Coquille

J'ai cru durcir ce coeur en forgeant sa coquille,

Gangue d'acier glissant, solide carapace,

D'où ne transpirait plus goutte d'une vétille Mais un choc à suffit pour que fissure s'y fasse,

Que, sous pression d'un flot pesant de larmes tues
Sa malandre se change en réseau pourrissant ;
Chancissant des charpentes de bois les vertus,
Elles cèdent au poids du silence croissant.

Aux épines vireuses abreuvant sa sclérose,
Depuis, s'écorche nu sur les tiges des roses
Mon coeur dans des ronciers florissants de passions.

L'errance rend la chair aux chemins parcourus,
Puisque de l'oeuf gardien la coquille fendue
Laisse Amour exsuder dans des cris d'affliction.